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  • LES DIFFERENTES ETHNIES DU BURKINA FASO, exposé de Sylvain

     En Afrique traditionnelle, l’individu est inséparable de sa lignée, qui continue de vivre à travers lui et dont il n’est que le prolongement. C’est pourquoi, lorsqu’on veut honorer quelqu’un, on le salue en lançant plusieurs fois non pas son nom personnel (ce que l’on appellerait en Europe le prénom) mais le nom de son clan : « Bâ ! Bâ ! » ou « Diallo ! Diallo ! » ou « Cissé ! Cissé ! » car ce n’est pas un individu isolé que l’on salue, mais, à travers lui, toute la lignée de ses ancêtres.

    Avec près de 14 millions d'habitants, le Burkina Faso est un des États les plus peuplés de l'Afrique de l'ouest. La population du Burkina est composée d'une soixantaine d'ethnies. Le terme désignant les habitants du pays est Burkinabè/Burkinabès.

     

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    Les Mossis constituent l'ethnie majoritaire (environ 53 %) et vivent dans le centre du pays. Les autres groupes importants sont à l'est les Gourmantchés (7 % de la population), au nord les Peuls (7,8 %), au sud les Bissas (3 %) et les Gourounsis (6 %), au sud-ouest les Samos (2 %), Markas (1,7 %), Bobos (1,6 %), Sénoufos (2,2 %) et Lobis (2,5 %).

    Les Gourounsi

    Les Gourounsi sont répartis du long de la frontière nord du Ghana jusqu'aux localités de Koudougou et Réo .Ils sont constitués de plusieurs sous-groupes répartis dans le centre-sud du Burkina-Faso. Les Kasséna, connus dans le monde pour leur architecture si originale dans la région de , Tiébélé et Leo, les Lélé ou Lyélé dans la région de Réo, les Nuni dans la région de Léo, de Pouni et de Zawara, les Nounouma dans la région de Tchériba, les Sissala autour de Léo, les Ko dans la région de Siby.

    La tradition orale des Gourounsi les dirait originaires de la région du lac Tchad. Les études historiques confirment en tout cas leur présence au Burkina dès le XIIe siècle.

    Malgré les conquêtes de l'empire mossi à partir du XVe siècle et les raids esclavagiste de ce dernier sur les villages Gourounsi, les différentes communautés de cette ethnie ont toujours conservé leur autonomie et leur indépendance.

    Les Lobi, Dagari, Gan, Birifor et apparentés

    Le long de la frontière occidentale du Ghana et sur la moitié est de la frontière ivoirienne, dans l'une des régions les plus défavorisées du pays, plusieurs ethnies apparentées, au passé parfois commun, forment l'une des communautés culturellement les riches du pays. Lobi, Dagari, Gan, Birifor, Pwe et Dan se répartissent ainsi un vaste territoire autour des villes de Gaoua, Loropéni, Batié, Diébougou et Dissen. Principalement présents au Burkina Faso, ils comptent cependant de nombreux villages au Ghana et en Côte d'ivoire. Il est commun d'appeler "Lobi" cet ensemble d'ethnies sans limiter cette appellation aux Lobi proprement dit.

    Les Lobi, dont le nom signifierait en Lobori (la langue des Lobi) "Enfants de la Forêt", viendraient du Ghana après avoir traversé le fleuve Mouhoun qui revêt d'ailleurs pour ces populations un caractère sacré. Considérés comme des fermiers, des chasseurs et des éleveurs, ils sont avant tout des guerriers. C'est cette réputation qui fait l'identité profonde des Lobi mais aussi de leurs cousins birifor, gan ou dagari. Tout rappelle chez eux que leur histoire s'est faite des résistances contre les raids des tribus voisines du Guiriko et du Kénédougou et des razzias esclavagistes jusqu'au milieu du XIXe siècle: leurs maisons sont des petits fortins impénétrables et l'arc et ses flèches empoisonnées, dont aujourd'hui encore les populations rurales ne se séparent pas, sont l'emblème de leurs talents guerriers.

    L'histoire de la résistance Lobi est d'ailleurs très récente puisque tout au long de la période coloniale jusqu'au milieu du XXe siècle les Lobi lancèrent des raids contre les Français et leurs escouades de tirailleurs africains.

    Aujourd'hui les Birifor, les Lobi et les Dagari demeurent majoritairement animistes bien que plusieurs communautés chrétiennes se soient formées ces dernières années.

    La statuaire lobi est la plus célèbre et la plus belle du Burkina Faso. Alors que les Mossi ou les Samo montrent des masques extraordinaires, les Lobi pour honorer leur fétiches et les ancêtres utilisent des statuettes de bois.

    PICT2398.JPGLes Mossi

    Les Mossi (ou Moaaga) représentent la plus grande communauté du Faso. Ils occupent également le plus grand espace du pays : la région centrale du Burkina appelée d'ailleurs le Plateau Mossi.

    La langue commune des Mossi est le Mooré

    Ils constitueraient aujourd'hui 40% de la population de Burkina Faso soit environ 6 millions d'habitants.

    La tradition orale, toujours importante en Afrique, permet de connaître les origines historiques et/ou légendaire du peuple mossi tout comme les lignées royales qui ont régné.

    Sénoufo

    Si les villages Sénoufo (ou Sénoufou) occupent l'extrême sud-ouest du Burkina, la plus grosse partie de cette communauté habite cependant au Mali et surtout en Côte d'ivoire.

    Ils sont traditionnellement agriculteurs mais sont aussi reconnus comme d'excellents artisans et de légendaires chasseurs. La société sénoufo est très fortement castée et, si la modernité a tendance à affaiblir les coutumes, il demeure assez rare que deux Sénofou de castes différentes se marient : par exemple un homme de la caste des forgerons ne prendra pas pour épouse une jeune fille de la caste des agriculteurs. De même, un homme de la caste des sculpteurs ou des chasseurs ne peut théoriquement pas devenir forgeron ou d'une manière générale travailler le métal (bijoutier, ferrailleur, plombier, etc...). Cette importance des castes n'est qu'un des aspects culturels de la société sénoufou qui demeure animiste et traditionnelle. Les devins et fétichistes ont toujours un rôle important dans la vie villageoise et forment des sociétés secrètes d'initiés. Par leur intermédiaire et celui de la richissime statuaire sénéfou (l'une des plus appréciée d'Afrique de l'ouest), les ancêtres et les esprits des bois sont vénérés. Tous les jeunes garçons qui rentrent dans le bois sacré sont initiés aux croyances et aux traditions sénoufou et cette initiation demeure le ciment de la sauvegarde des coutumes ancestrales.

    Femme%20Peulh.jpgLes Peulh (ou Peul)

    Les Peulh sont constituée de communautés sédentarisées et islamisées (les peuls noirs) et de communautés pastorales, que l’on dit païennes (les peuls rouges). La langue commune des Peuls est le fulfude.

    Les Peulh sont les pasteurs nomades les plus connus d'Afrique. Ils sont présents dans la plupart des pays d'Afrique de l'ouest (Sénégal, Gambie, Guinée-Bissau, Guinée, Burkina, Mali, Niger, Bénin, Togo ou Ghana) mais également dans certains pays d'Afrique centrale (Cameroun, Tchad, Centrafrique).Ils prennent alors le nom de burure ou bororo'en.

    Au Burkina, leur zone de répartition principale se trouve dans les provinces semi-désertiques de la région du Sahel : le Soum, le Séno et l'Oudalan (Djibo, Dori et Gorom-Gorom). A Ouagadougou où vit une forte communauté, ils occupent un grosse partie du quartier de Dapoya.

    Ils sont facilement reconnaissables à leur peau souvent claire et aux traits fins de leur visage.

    Leur activité pastorale les met souvent en conflit avec les autres communautés du pays et des morts sont régulièrement à déplorer après des batailles rangées entre cultivateurs locaux et bergers peulh qui font divaguer leur bétail dans les champs.

    Victimes d'une grande pauvreté (voir même de famines y compris ces dernières années) ils forment également la communauté la moins alphabétisée du pays. La majorité des enfants mendiants appelés "garibous" est peulh.

    Aucun Peul digne de ce nom, même sédentarisé, ne saurait vivre sans s’occuper plus ou moins d’un troupeau, non point tant pour des raisons économiques que par amour ancestral pour l’animal frère, presque sacré, qui fut son compagnon depuis l’aube des temps. « Un Peul sans troupeau est un prince sans couronne », dit l’adage.

    Ce peuple pasteur nomade, qui a conduit ses troupeaux à travers toute l’Afrique de la savane au sud du Sahara depuis l’océan atlantique jusqu’à l’océan indien, et cela pendant des millénaires (comme en témoignent les gravures rupestres bovidiennes des grottes du tassili découvertes par Henri lhote), constitue à proprement parler une énigme de l’histoire.

    une autre communauté peul, parfois appelée "peul-mossi" vit principalement dans les zones d'influence mossi des provinces du passoré (yako) et du yatenga (ouahigouya). le révolutionnaire Thomas sankara appartenait à cette communauté.

    Les Bissa

    Les Bissa forment un petit groupe vivant au sud de Tenkodogo, aux frontières et de chaque côté des frontières du Ghana et du Togo dans les provinces du Boulgou et du Koulpélogo. Leur langue fait partie du groupe Mandé. Le poste frontalier de Bittou et ses belles recettes douanières et contrebandières, le barrage hydroélectrique de Bagré et la proximité de Tenkodogo ont permis ces dernières années de sortir la communauté bissa d'une pauvreté et d'un isolement dramatique.

    Traditionnellement agriculteurs, les Bissa se sont spécialisés dans la culture de l'arachide dont leur terroir est le plus grand producteur du Faso. L'arachide occupe donc une certaine importance dans les coutumes villageoises : un jeune homme souhaitant prendre une épouse doit préalablement travailler dans les champs d'arachide de la mère de sa promise.

    Leurs croyances animistes sont toujours très fortes même si beaucoup d'entre eux sont aujourd'hui de confession musulmane. Grands amateurs de viande de chien (ce qui leur vaut les railleries amicales des autres ethnies) ils sont à l'origine de l'adage "c'est absurde de manger la viande du chien et de laisser sa tête !".

    Il est également à noter une particularité de la population burkinabé d'ethnie bissa : la plus grosse diaspora burkinabé en Europe réside en Italie (environ 8000 personnes dont un millier à Brescia) et se trouve être constituée de Bissa originaires de Béquédo (le long du Nakambé) si bien que le patelin, richissime comparé aux autres bourgades burkinabé de même taille, est surnommé "Little Italy". Les guichets Western Union et caisses d'épargne en rase campagne ainsi que les poteaux électriques au milieu de la brousse témoignent de l'envoi massif d'argent des immigrés bissa d'Italie.

    Les Bobo et les Bwa (ou Bwaba)

    Les Bobo et les Bwa sont deux ethnies apparentées du sud-ouest du Burkina-Faso. Les Bobo sont aussi appelés Bobo-Fing et vivent principalement à Bobo-Dioulasso et ses environs alors que les Bwa, nommés aussi Bobo-Oulé sont représentés plus au nord.

    La langue des Bwa est le Bwamu qui fait partie du groupe des langues Gur alors que celle des Bobo-Fing est du groupe Mandé.

    Les Bobo-Fing seraient environ 100 000 au Burkina Faso. Ils sont à l'origine du nom de la ville Bobo-Dioulasso. Agriculteurs, ils cultivent le millet, le sorgho et le coton. Sans gouvernement centralisé, ils sont organisés en lignages dont les membres les plus âgés forment le conseil des anciens chargé de prendre les décisions. La notion de chef leur est profondément étrangère. Les Bobo croient en un dieu Wuro, créateur de la terre et des animaux.

    Les Bwa, nommés également Bobo-Oulé, résident quant à eux dans une aire partant de Pâ, non loin de la frontière ghanéenne, et remontant au nord jusqu'à la frontière malienne dans la province du Nouna en passant Houndé, Bobo-Dioulasso et par leur chef-lieu, Dédougou. Ils sont très majoritairement animistes bien qu'environ 20% d'entre eux soient chrétiens ou même musulmans.

    Leurs croyances animistes et notamment leur culte au dieu Do sont à l'origine des masques en bois et en fibres d'une taille gigantesque qui sont utilisés dans les grands évènements de la vie du village. Ce n'est pas pour rien que c'est à Dédougou, en plein pays Bwa, que se tient chaque année en mars le Festival des Arts et des Masques (FESTIMA). Les Bwa peuvent y exercer leur art ancestral de la mascarade et en profitent pour présenter aux autres communautés ethniques du pays et de l'étranger leurs danses traditionnelles et leurs orchestres de percussions.

    Les Bwa qui seraient aujourd'hui environ 300 000, sont essentiellement agriculteurs et font particulièrement pousser le coton dont leur terroir est un des plus gros producteurs au Burkina Faso. Les habituelles productions vivrière de la zone (maïs, sorgho, arachide, etc...) sont leur cultures traditionnelles.

     

  • LES ROYAUMES MOSSI (OU MOSSE), exposé de Kalvin

    mossi.gifLes Mossi forment une population de la boucle du Niger qui parlent une langue nigéro-congolaise du groupe de l'Afrique de l'Ouest. Vivant traditionnellement de l'agriculture et de l'élevage, ils ont historiquement joué aussi un important rôle commercial, en voyageant et en colportant à travers tous les pays de la boucle du Niger leurs produits : bandes de coton tissées dans le pays, cuivre travaillé, noix de cola, etc.

    A partir du XIe ou au XIIe siècle, les premiers royaumes mossi se sont constitués : le Gourma, le Mamprousi, le Dagomba, le Yatenga et le royaume de Ouagadougou. Ce dernier devint rapidement le plus influent. Il était dirigé par le mogho naba, à la fois roi et magicien.

    A partir du XIIIe siècle, les Mossi ont constitué deux États, ou plutôt deux fédérations d'États, dans la partie centrale de la boucle du Niger, là où la densité de la population semble avoir toujours été considérable et où elle dépasse, de nos jours, celle de toutes les autres régions du Soudan.

    Aux XIIIe et au XIVe siècles, ces royaumes s'opposèrent aux grands empires de la boucle du Niger (Mali et Songhay) dont ils n'hésitaient pas à attaquer et razzier les marges, quand ils ne s'enfonçaient pas plus profondément. La puissance de leurs armées permit aux royaumes mossi de préserver l'essentiel de leur indépendance. Mais, à la fin du XVe siècle, l'Empire Songhay établit sa suprématie sur la boucle du Niger, mettant fin aux chevauchées des Mossi.

    Jaloux de leur pouvoir, les rois mossi s'opposèrent toujours à une unification du pays mossi. Mais ces royaumes présentaient une remarquable cohésion sociale et religieuse et une stabilité politique exceptionnelle : ils se maintinrent jusqu'à la conquête française, à la fin du XIXe siècle.

    Les Mossi participèrent peu au commerce transsaharien: les grands flux d'échanges contournaient la région. Aussi l'islam ne s'implanta-t-il pas. Les Mossi furent donc beaucoup moins touchés que leurs voisins par la traite des esclaves. A la veille de la colonisation française, le centre du territoire était contrôlé par la confédération des royaumes mossi regroupant trois ensembles politiques, le Yatenga, le Wogodogo et le Tenkudogo. A l'est avait été édifié le royaume de Gurma, et l'Ouest, dominé par les souverains dioula de Kong.

     

    LA LEGENDE DE LA NAISSANCE DU ROYAUME MOSSI DU YATENGA

     

    MossiCavalry.jpgC’était avant la naissance de l’empire Mossi, il y a très très longtemps, au royaume de Dagomba, situé dans le nord du Ghana actuel et dont la capitale était Gambaga. Un grand Roi, Nédega régnait sur le Dagomba et assurait la paix, la sécurité et la prospérité de son peuple. Un royaume qui était fort et prospère apporte toujours son lot de jaloux et le roi était sans cesse attaqué par les peuples voisins, principalement par les razziasdes guerriers Malinkés qui habitaient plus au sud. Mais le roi et ses soldats, dont une légendaire cavalerie, défendaient vigoureusement le pays et parvenaient sans cesse à gagner les batailles.

    Nédega n’avait pas encore de garçon pour assurer la descendance de son règne mais avait une fille qu’il adorait et avait chéri et élevé comme son garçon. Elle était née sous le nom de Poko mais avait grandi au contact des guerriers de son père et était une guerrière du nom de guerre de Yennenga. Le roi et ses guerriers étaient donc aidés par la princesse Yennenga, une amazone extraordinaire, qui à la tête de la cavalerie défendait et conquérait des territoires. Elle vivait comme un guerrier, comme un fils de chef, montait à cheval mieux les guerriers du Roi Nédega son père. Elle se servait admirablement bien de ses armes traditionnelles : elle lançait la sanguaie et le javelot, combattait les ennemis de sa lance, les transperçait avec les flèches de son arc. Elle menait au combat les guerriers et la cavalerie de son père le Roi Nédega.

    N’ayant pas de fils et éperdument fierde la princesse Yennenga qui lui était si précieuse, celui-ci retardait le moment de la marier et la reine-mère Napoko en souffrait beaucoup, car c’est le rôle d’une mère que de marier sa fille. Celle-ci, pour attirer l’attention du roi, décida de semer un champ de Gombo qu’elle laissa mûrir et pourrir sans le cueillir. Le roi qui s’indigna de l’état du champ de Gombo lui demanda la raison. Elle lui répondit que l’évolution du champ est comme celle de sa fille : « si un fruit mur n’est pas enlevé, il durcit où il pourrit sur l’arbre » dit-elle. Le roi décida de se résigner et de trouver un prétendant selon la coutume.

    Un jour le royaume fut une fois de plus attaquée par les Malinkés, la princesse Yennenga rassembla les guerriers de son père et après les avoir combattus, elle décida des les poursuivre. Elle arriva à rejoindre et à capturer un de leurs chefs. Sur le chemin du retour, le cheval de la princesse s’emballa et se mit à courir sans s’arrêter. Le cheval poursuivit sa course folle sans arrêt jusqu’à une rivière où il s’embourba projetant la princesse Yennenga dans la rivière. C’est en ce moment qu’un chasseur d’éléphant, répondant au nom de Rialé, qui était en brousse la repêcha et la ramena jusqu’à son campement. Après que cette dernière eut repris ses esprits et se soit remis, Rialé tomba sous le charme de la princesse Yennenga. Leur union torride, donna comme fruit un garçon qu’ils décidèrent de nommer OUEDRAOGO, qui signifie «Étalon» ou plus précisément «Cheval Mâle» en souvenir du cheval de Yennenga qui lui avait fait rencontrer Rialé.

    Mais Yennenga s’inquiétait du Royaume et de son père et pressa Rialé de l’accompagner dans le royaume Dagomba. Le roi, fût très heureux de revoir sa fille, la princesse Yennenga, et accepta alors Rialé comme gendre. Quand la princesse et Rialé demandèrent à partir du royaume pour fonder leur propre village, le roi leur fit des dons de bœufs, de moutons, de chèvres, de fournitures diverses et quelques serviteurs en plus de leur confier environ trois cent sujets avec lesquels ils iront s’installer vers le sud du Burkina Faso actuel. Ils y créèrent le premier royaume Mossi (Moagha au singulier ), le royaume de Tenkodogo ( La veille Terre).

    Le fils de Yennenga, premier Mogho Naba, Naba Ouedraogo continua de règner sur ce royaume et eut lui même deux fils (des Nakomsé) : Naba Rawa et Naba Zoungrana.

    Naba Rawa se dirigea vers le Nord d’où il chassa les Dogons qui migrèrent vers le Mali, et créa le royaume mossi du Yatenga avec pour capitale Ouahigouya.

    Le second resta dans le royaume de son père et le consolida. Un cousin de Ouedraogo, Diaba Lompo partit vers l’Est et créa le royaume du Gourma près de l’actuel Fada N’gourma. Ce dernier royaume ne fait actuellement plus partis officielement de l’empire Mossi, mais son histoire restera attaché de près à celle de la formation du royaume Mossi issue de la descendance de Yennenga fille de Nédega Roi du Dagomba.

     

    LE MOGHO NABA

    mossi3.jpgDans l'histoire Burkinabè, le Mogho Naba, représentant du soleil, était grandement vénéré, souverain très respecté par les Mossi, est le gardien des coutumes, le chef suprême de l'administration, de l'armée et de la justice. Il est traditionnellement choisi par les hauts dignitaires de la cour dans la descendance d'Oubri ou Wubri.

    Oubri était le petit fils de Ouedraogo, fondateur du royaume Mossi au XIIIe siècle et fils de la légendaire Yennenga. Oubri, premier Mogho Naba, a fondé la ville de Ouagadougou. D'après Titinga Frédéric Pacéré , le Mogho Naba est choisi parmi la descendance mâle du dernier Mogho Naba par les membres du conseil.

    Dans la tradition, il est considéré comme tout puissant avec droit de vie et de mort sur les habitants de Ouagadougou et de l'Oubritenga. Dans la pratique, son pouvoir était soumis à la coutume et à la loi des pères. Il personnifie l'empire et incarne son unité mais le pouvoir est en réalité entre les mains de la cour de Mogho Naba, ministres qui prennent les décisions et gouvernent le pays. Cette organisation complexe des pouvoirs est matérialisée chaque vendredi lors de la cérémonie du faux départ du roi.

    Le Mogho Naba n'a pas d'autorité sur les autres royaumes de Tenkodogogo, de Fada N'Gourma, de Boussouma et de Ouahigouya dont les souverains seraient comme lui descendants de Yennenga, la légendaire princesse fondatrice des royaumes mossi du Burkina Faso. Jusqu'en 1947 les souverains de ces quatre royaumes ne pouvaient ni se rencontrer entre eux, ni rencontrer le Mogho Naba de Ouagadougou. Aujourd'hui cet interdit est levé et les souverains se rencontrent souvent.

    Actuellement, le Palais du Mogho Naba n'est pas ouvert au public. Le Mogho Naba peut également accorder des entrevues, entouré de tous ses ministres que sont:

    • Le Tansoba, deuxième personnalité de l'empire, chef de la guerre ne résidant pas à ouagadougou. Il devra mourir sur le champ de bataille en cas de défaite.
    • Le Ouidi Naba, chef de la cavalerie.
    • Le Goungha Naba, chef de l'infanterie.
    • Le Baloum Naba, l'intendant et porte parole de l'empereur. Son ancêtre était un neveu de la famille du Mogho Naba.
    • Le Larlé Naba, chef des tombes royales.
    • Le Kamsonghin Naba, chef des eunuques.
    • Le Dapoya Naba, chef de la sécurité du Mogho Naba.