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LES DIFFERENTS EVENEMENTS DE LA VIE AU BURKINA FASO, exposé de Jordan

Dans tous les groupes ethniques du Burkina, les faits et événements marquant la vie de l'individu ou de la communauté sont régis par des normes qui puisent leur légitimité dans un ensemble de valeurs auxquelles tout le monde s'identifie et s'en réfère,

Ces valeurs, fondées sur les traditions dont sont respectueux les Burkinabé, déterminent la conduite de l'individu où qu'il se trouve, dans un pays ou à l'étranger, dans son clan, dans sa famille.

La famille, au delà de l'époux et des enfants, englobe le lignage, et le clan. Le point d'attache des membres peut être le patronyme, le nom, le lieu de résidence, les autels, les rites etc.

Où qu'ils soient , la solidarité et le respect des traditions familiales régissent la vie des burkinabé. L'acceptation et l'application de ces valeurs dans le vécu quotidien, leur confèrent une réputation d'intégrité d' où le nom Burkina Faso (Pays des hommes Intègres), donné au pays.

 

La Naissance

fetiche koro jumeaux.jpgIl y a tout un rituel autour de la naissance de jumeaux car ils sont considérés comme des génies, ou des esprits. Un fétiche spécialement pour les rites accompagnant la naissance de jumeaux.

Il est formellement interdit à un visiteur de demander où se trouve le cimetière.

Ce style de vie est ancré dans la mentalité des villageois qui ne sont pas prêts à habiter ailleurs malgré les conditions qui sont très pénibles. Il constitue l'un des patrimoines du Burkina et de nombreux visiteurs y vont pour découvrir et comprendre l'historique et l'organisation du village.

Le MariageMasque de la jeune fille 01.jpg

Le mariage, selon le code civil burkinabé, est l'union légitime d'un homme et d'une femme reposant sur un échange de consentement, contractée devant l'officier de l'état civil et sanctionnée par la loi dans ses conditions de formation, ses effets et sa dissolution.

Cependant, cette définition ne saurait s'appliquer au mariage coutumier dans les sociétés traditionnelles. En effet, ce type de mariage valorise une union entre un homme et une femme suivant une pratique ancienne, constante et propre à une région donnée sans stipulations légales, conventionnelles ou contractuelles.

Dans ces sociétés, le mariage n'est pas seulement une union entre deux individus mais aussi et surtout, une alliance entre deux familles, deux communautés ou même deux peuples. Il est célébré pour maintenir et sauvegarder les biens et les liens de la famille aux dépens du bonheur de l'individu.

 

Les Fiançailles

Le processus d'aboutissement au mariage varie d'une ethnie à l'autre. Toutefois, une étude du rituel matrimonial de dix groupes (Bssa, Bobo-Mandarè, Bwaba, Dagara, Gulmanceba, Lobi, Mossé, Sanan ou Samo, Sénoufo, Yaana) permet d'en établir trois étapes : l'élection ou le choix de la fille, le temps des fiançailles et le mariage proprement dit.

 

Selon les ethnies, le choix de la fille à épouser se fait soit sur l'initiative du prétendant lui-même, de ses amis ou de sa famille.

 

Les occasions opportunes pour opérer le choix d'une future épouse sont les jours de marché, les funérailles, les fêtes, etc. Ce sont les moments et lieux que choisissent les soupirants pour échanger avec les jeunes filles dont ils sollicitent l'assentiment.

Selon la forme du mariage, on devra s'assurer de l'accord d'autres membres de la famille notamment, de celui des oncles maternels de la fille.

Le temps des fiançailles permet aux futurs conjoints de mieux se connaître et aux familles de renforcer leurs relations. Il peut durer de quelques semaines à plusieurs années selon l'âge de la jeune fille et les moyens financiers et matériels dont dispose le prétendant ou sa famille.

Chez les lobi par exemple, une fois le choix effectué, les parents du prétendant remettent par l'entremise d'un émissaire, 20 cauris (coquillages) à ceux de la promise.

Ces cauris, enfilés sur une ficelle fait de fibre de néré, sont présentés à la fille qui, si elle les accepte, marque son accord. Elle devient officiellement fiancée.

Chez les bobo-mandaré par exemple, le prétendant met cette période à profit pour effectuer des visites régulières de courtoisie à la famille de sa fiancée. Dans certaines régions, il est même invité chaque soir, à prendre sa douche dans la demeure de sa future belle-famille.

Panier de mariage mossé .jpgChez les gurmanceba dans l'Est du Burkina, la cérémonie religieuse établissant le mariage est célébrée au domicile des parents de la jeune fille. Sont présents, le chef de famille de la fille et sa première épouse, les tantes et les oncles de la fiancée et enfin, les tantes et les oncles du fiancé. Les deux fiancés ne sont pas tenus de participer à la cérémonie mais la future mariée pourra boire le breuvage offert au cours du sacrifice.

Chez les Bobo-Mandaré, le prétendant met cette période à profit pour effectuer des visites régulières de courtoisie à la famille de sa fiancée. Dans certaines régions, il est même invité chaque soir, à prendre sa douche dans la demeure de sa future belle-famille.

Chez les Gurmanceba dans l'Est du Burkina, la cérémonie religieuse établissant le mariage est célébrée au domicile des parents de la jeune fille. Sont présents, le chef de famille de la fille et sa première épouse, les tantes et les oncles de la fiancée et enfin, les tantes et les oncles du fiancé. Les deux fiancés ne sont pas tenus de participer à la cérémonie mais la future mariée pourra boire le breuvage offert au cours du sacrifice.

La journée de vendredi est consacrée à la cérémonie de fiançailles. En cette circonstance, la famille la fiancée offre en sacrifice aux ancêtres des animaux apportés par les parents du prétendant. Il peut s'agir de gallinacés, d'ovins, de caprins ou de bovins.

La dot est l'acte juridique qui fonde le mariage qui ne peut être consommé sans son versement. Elle' se présente alors comme un acte administratif traditionnel, une écriture" non alphabétique" ou plutôt une écriture dont les lettres sont des signes et des symboles parfaitement déchiffrables par l'ensemble de la société ou par des personnes initiées. Elle peut se présenter sous forme de sommes d'argent, d'animaux, de céréales, d'ustensiles de cuisine, de pagnes et de vêtements, de produits de consommation courante comme la cola et le dolo, de prestation de services (travaux champêtres, réparation de cases et autres services). Elle a un caractère sociologique pluridimensionnelle.

Du point de vue socio-religieux, la dot est l'objet de sacrifice. Présentée aux ancêtres, elle donne un caractère religieux et sacré à cette alliance où le surnaturel est pris à témoin. Elle est alors considérée comme le gérant de la sincérité, de la stabilité, de la fidélité conjugale et de la fécondité.

D'un point de vue socio-parental, c'est la dot qui détermine de façon indiscutable et efficace, le lien et le sens de la parenté dans les sociétés traditionnelles du Burkina Faso. En effet, suivant que le système serait matrilinéaire ou patrilinéaire, un enfant né du binôme "dot-mariage" sera le fils de sa mère et sa grande famille maternelle ou le fils de son père et sa grande famille paternelle.

Au niveau socio-économique, le binôme" dot-mariage" permet de composer, au sein d'une grande famille donnée, une unité de production et un lieu de production de producteurs.

Sur le plan moral, la dot est un garant de la fidélité sexuelle et de la virginité féminine pré-matrimoniale. Elle est également le lieu d'expression du consentement des deux époux car la possibilité est donnée de choisir, ou plutôt d'accepter ou de refuser un homme ou une femme ( cas chez Dagara, Lobi, mosse,Bobo-Mandarè etc.). Elle est en principe le garant de la stabilité pour le couple et présage d'un mariage réussi.

Le mariage traditionnel unit non seulement un homme et une femme mais surtout, deux familles et deux communautés. Pour cette raison, Il est préparé, célébré et vécu avec plus de sérieux afin de produire des effets au sein de la société et du couple.

Les Funérailles

MASQUE~4.JPGLa célébration des funérailles est une constance dans la vie des burkinabé. Facteur d'affluence, de cohésion sociale et de retrouvailles, elle unit les membres d'une famille et marque la solidarité du groupe.

Au Burkina comme partout ailleurs en Afrique, la famille est un bien précieux dont il faut s'attacher la protection et la bénédiction ad vitam. Elle inclut pour le couple, les enfants, le lignage ou le clan. Chaque famille possède en propre un patronyme, un nom (lignager ou clanique), un lieu de résidence (village, quartier), un ou des autels, des rites etc.

Le burkinabé, fier de sa famille, se présente toujours par rapport à ses origines dont il est très attaché. On peut le voir par les relations qu'entretiennent les membres d'une famille et leur respect des institutions et traditions familiales.

En effet, les membres vivant dans une résidence commune, cohabitent dans une solidarité qui rappelle leur origine ou leur descendance commune.

Ceux qui résident ailleurs, restent cependant d'esprit avec leur famille; ils sont en contact avec les autres membres dont ils reçoivent les visites et les nouvelles.

Le respect des traditions familiales est une constance dans la vie des Burkinabé, qu'ils soient dans leur lieu de résidence familiale ou pas, ils se retrouvent périodiquement pour célébrer des funérailles, rendre hommage à leurs morts, célébrer leurs cultes ou tout simplement se soumettre aux rîtes sur lesquels repose la vie de la famille. Dans leur vie quotidienne, ils tiennent aussi compte des interdits ou des totems de famille.

Quel que soit le groupe ethnique, le décès d'un individu est toujours ressentie comme un événement tragique et pénible, causant parfois un déséquilibre social. C'est pourquoi, l'on insiste sur la nécessité d'accompagner le mort avec tous les honneurs afin qu'il rejoigne le royaume des ancêtres.

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